Repérer les fuites d’eau… sans rien casser

Savez-vous qu’il existe des systèmes de détection, développé par des experts, permettant de repérer les fuites d’eau dans un bâtiment sans rien casser ? Un gage d’innovation qui fait évoluer les techniques de recherche de fuite au quotidien…

Détecter une fuite d’eau dans une maison ou un bâtiment peut parfois se transformer en casse-tête. Souvent, en désespoir de cause, il faut faire appel au plombier, qui n’a d’autre choix que de casser les murs pour espérer trouver l’origine de la fuite. Depuis quelques temps maintenant, les experts en recherche de fuite mettent en œuvre un système innovant permettant de détecter les fuites sans casser. Il s’agit d’une méthodologie combinant des techniques utilisées d’ordinaire dans d’autres domaines.

Repérer une fuite d’eau, c’est un peu un métier de détective.

L’innovation repose d’abord sur une méthode, un peu comme une enquête. Généralement, on a une tache ou des dégradations liées à l’humidité, un écoulement, ou parfois une surconsommation d’eau inexpliquée.

Le premier élément est un entretien poussé avec le client, pour tenter de comprendre. Connaître l’historique du bâtiment, quel est le mode de vie des voisins…

Le second élément, c’est l’analyse des traces d’eau, qui va permettre de dire s’il s’agit d’eau d’infiltration, d’eaux usées, d’eau potable, ou d’eau de chauffage.

L’image, le son et la température pour indices

Ensuite, plusieurs outils à la disposition du « technicien détective ». D’abord, une caméra à infrarouge permettant de localiser la présence de zones humides comme la cuisine qui ne se voient pas à l’œil nu. L’humidité se repère grâce à son empreinte thermique, l’eau mettant plus de temps à se réchauffer ou à refroidir que les matériaux secs. Les techniques d’acoustique peuvent aider à identifier la nature de la fuite.

Il est aussi possible d’utiliser un corrélateur acoustique qui fonctionne grâce à un système de capteurs. Cela permet de localiser le bruit émis après avoir identifié la fréquence de la fuite. Il faut mettre en œuvre également l’écoute électro-acoustique : un casque relié à un micro hyper sensible. Là, il s’agit de savoir reconnaître les sons. Reconnaître un bruit d’eau, cela s’apprend, il faut de l’expérience. De l’eau tombant sur du sable ne fait pas le même bruit que sur du métal. Il faut aussi savoir se concentrer sur le bruit recherché en ignorant les autres

Ces techniques d’exploration sont complétées le cas échéant par l’injection dans l’eau de gaz traceurs, soit un mélange d’azote et d’hydrogène, soit de l’hélium. Ces gaz très volatils vont sortir à la verticale de la fuite et être repérés grâce à un détecteur de gaz. Enfin, une inspection interne peut être effectuée grâce à une petite caméra vidéo de 25 millimètres qui va mettre en évidence les défauts des canalisations comme des cassures, des écrasements ou la présence de racines.

L’innovation comme moteur de croissance

 L’ensemble de l’équipement technique utilisé par les chercheurs de fuites représente un investissement d’environ 50 000 euros 

Dans la recherche de fuites, les experts donnent une « obligation de moyens ». Le résultat de la détection fournit aussi des preuves tangibles, images et relevés, qui font foi auprès des assurances et des experts pour expliquer par exemple l’origine d’un sinistre. La détection de fuites d’eau s’adresse à la fois aux particuliers, aux syndics et gestionnaires d’immeubles, aux industriels et entreprises, aux experts.

Elle peut aussi être sollicitée par des professionnels comme des plombiers, confrontés à des situations inexplicables.

Les professionnels ont régulièrement des réunions pour identifier les besoins, et tentent d’y répondre avec des approches innovantes, mises au point soit en interne, soit en sollicitant des partenaires extérieurs.