Dosage du mortier : les différentes possibilités
Faire du mortier ou du béton paraît hyper dur lorsqu’on n’est pas très bricoleur. Entre le choix des matériaux, la mise en œuvre, effectivement , ça paraît compliqué de prime abord. Mais il suffit de se lancer en commençant par des travaux simples. Dans tous les cas, le dosage du mortier est un élément déterminant pour la réussite de votre projet. Alors, comment doser son mortier de façon optimale ? Quels sont les différents types de mortier et leur utilisation ? Cet article vous guide à travers ce processus pas si complexe que ça.
Qu’est ce que le mortier?
Le mortier est un mélange hétérogène utilisé principalement dans le domaine de la construction. Il est composé de 3 composants principaux :
- du liant (ciment, chaux, plâtre, etc.),
- du sable
- de l’eau.
Plusieurs types de mortiers existent. Ils varient selon la nature du liant utilisé, la granulométrie du sable, le type d’additifs, les dosages, etc. Vous pouvez également ajouter des adjuvants spécifiques en fonction des travaux à réaliser.
On utilise le mortier à diverses fins dans la maçonnerie, notamment :
- l’Assemblage : Il permet de lier des éléments de maçonnerie entre eux, comme des briques, des parpaings ou des blocs de pierre.
- De l’enduit : pour recouvrir les murs, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur des bâtiments. Cela peut être à des fins esthétiques, de protection ou d’isolation.
- Les scellement : pour sceller des éléments dans le sol ou dans d’autres structures.
- Les réparations : Dans le cadre de la restauration ou de la réparation, le mortier s’utilise pour combler les fissures ou refaire des parties endommagées d’une structure.
Les propriétés du mortier dépendent fortement de sa composition. Par exemple, un mortier à base de chaux sera plus souple et perméable que celui à base de ciment. Le choix du type de mortier à utiliser dépend donc des exigences du projet.
Les différents types de mortier
Chaque projet de maçonnerie a ses spécificités, et les mortiers ne dérogent pas à la règle. Il existe en effet de nombreuses façons de faire du mortier. Les agrégats et le dosage varient en fonction des travaux à réaliser. Comme pour le dosage du béton, les proportions sont adaptées au travail à réaliser.
Le mortier est un mélange de liant (ciment ou chaux), de sable et d’eau. Les proportions de ces trois éléments définissent l’usage et les propriétés du mortier. Les trois principaux types de mortier sont :
Le mortier de ciment
Parmi les différents types de mortiers, le mortier de ciment est particulièrement prisé pour sa grande résistance mécanique. Il est idéal pour les travaux de maçonnerie qui exigent une solidité à toute épreuve, tels que la construction de murs porteurs, de fondations ou de dalles. Sa résistance à la compression le rend adapté aux contraintes importantes.
Sa préparation est relativement simple, bien qu’il soit essentiel de respecter les proportions pour garantir ses propriétés. Généralement, on recommande un mélange composé :
- D’une part de ciment Portland
- De trois parts de sable bien tamisé.
L’ajout d’eau se fait progressivement, jusqu’à obtenir une consistance onctueuse et homogène, facilitant ainsi l’application et le travail du mortier.
Un bon mortier de ciment ne doit être ni trop sec (ce qui réduirait son adhérence) ni trop liquide (au risque de perdre en résistance).
Pour certaines applications spécifiques, on ajoute des additifs ou des adjuvants au mortier pour améliorer certaines de ses propriétés, comme la résistance au gel, la rétention d’eau ou encore sa maniabilité. »
Le mortier de chaux,
Contrairement au mortier de ciment, les caractéristiques du mortier de chaux sont sa souplesse et sa capacité à laisser respirer le support sur lequel il est appliqué. Bien qu’il soit moins résistant en termes de contraintes mécaniques, cette élasticité le rend particulièrement adapté aux travaux de maçonnerie de façades, d’enduits, ou de restauration de bâtiments anciens. Il minimise en effet les risques de fissuration dûs aux mouvements structurels ou aux variations thermiques.
Pour préparer un mortier de chaux traditionnel, vous devrez utiliser:
- deux parts de chaux
- pour neuf parts de sable bien tamisé.
La chaux doit être éteinte, c’est-à-dire que vous devez préalablement la mélanger à de l’eau et la laisser reposer. Ajoutez ensuite l’eau progressivement au mélange chaux-sable jusqu’à l’obtention d’une consistance crémeuse et malléable.
En outre, le mortier de chaux présente l’avantage d’être écologique et plus respectueux de l’environnement que d’autres types de mortiers, car sa production émet moins de CO2. De plus, ses propriétés antiseptiques et fongicides en font un allié contre l’humidité et les moisissures. »
Le mortier bâtard,
Le mortier bâtard, comme son nom le suggère, est un hybride entre le mortier de ciment et le mortier de chaux. Il tire parti des atouts de chacun de ces deux composants : la robustesse et la durabilité du ciment sont alliées à la flexibilité et à la capacité respirante de la chaux. Cette combinaison en fait un choix judicieux pour des travaux qui nécessitent à la fois une bonne résistance mécanique et une certaine élasticité, par exemple lors de la restauration de bâtiments anciens ou pour des enduits susceptibles d’être exposés à des variations climatiques.
La préparation du mortier bâtard requiert un équilibre précis des ingrédients. Généralement, on recommande d’utiliser une part de ciment Portland, une part de chaux éteinte et six parts de sable bien tamisé. L’eau est incorporée petit à petit, permettant d’ajuster la consistance selon l’application visée. L’objectif est d’obtenir un mélange homogène, à la fois onctueux pour faciliter l’application, mais suffisamment ferme pour garantir une bonne adhérence.
L’utilisation du mortier bâtard est un compromis astucieux pour les maçons qui souhaitent combiner les avantages des mortiers traditionnels tout en contournant certaines de leurs limites.
Vous pouvez également ajouter des additifs ou plastifiants pour mortier en fonction du travail à réaliser.
Vous trouverez aussi des mortiers techniques fabriqués en usine pour des travaux spécifiques dans le travaux publics ou des travaux sous-marins par exemple.
L’importance du dosage
Le dosage du mortier est l’étape essentielle dans vos travaux de maçonnerie. Cela conditionne la réussite de votre projet. Il s’agit de définir les bonnes proportions de ciment, (ou de chaux) de sable et d’eau pour obtenir un mortier de qualité.
Pour cela, vous pouvez vous baser sur des formules de dosage standard, telles que celles citées ci-dessus. Cependant, ces dosages peuvent varier légèrement en fonction de la qualité de vos matériaux, de la température et de l’humidité.
Une astuce pour un dosage réussi est d’ajouter l’eau progressivement jusqu’à obtenir la bonne consistance. En effet, un mortier trop sec ne sera pas assez travaillable, tandis qu’un mortier trop liquide perdra en résistance et sera compliqué à appliquer..
Existe-t-il d’autres mortiers ?
Oui, il existe de nombreux autres types de mortiers, adaptés à des usages et des besoins spécifiques. Voici quelques exemples pour information :
- Mortier de plâtre : Utilisé principalement en intérieur pour des enduits ou des cloisons. Il sèche rapidement mais est moins résistant à l’humidité que les mortiers de ciment ou de chaux.
- Mortier réfractaire : Il résiste à des températures élevées. il est principalement utilisé pour construire ou réparer des cheminées, des fours ou d’autres structures exposées à la chaleur.
- Mortier hydrofuge : Il contient des additifs qui le rendent imperméable. Il est utilisé dans les zones exposées à l’humidité, comme les salles de bains ou les sous-sols.
- Mortier-colle : Spécifiquement formulé pour la pose de carreaux ou de pierres. Il adhère bien aux surfaces et est souvent utilisé pour les revêtements de sols et de murs.
- Mortier époxy : Composé de résine époxy, ce type de mortier est extrêmement résistant aux produits chimiques et présente une forte adhérence. Il est souvent utilisé pour les sols industriels ou dans les environnements où la résistance chimique est essentielle.
- Mortier à jointoyer : Spécialement conçu pour remplir les joints entre les briques ou les pierres. Il peut être formulé pour offrir une variété de finitions et de couleurs.
- Mortier de chaux aérienne : Différent du mortier de chaux hydraulique, il est plus souple et perméable, idéal pour la restauration de bâtiments historiques car il est plus doux et moins dommageable pour les pierres anciennes.
- Mortier léger : Contient des agrégats légers comme le perlite ou le vermiculite. Moins dense que les mortiers traditionnels, on l’utilise souvent pour le remplissage ou l’isolation.
A chaque projet, son mortier
C’est une liste non exhaustive, et il est possible de trouver ou de créer des mélanges de mortiers adaptés à des besoins spécifiques en ajustant les proportions ou en ajoutant des additifs. La composition du mortier dépendra toujours de l’application visée et des caractéristiques souhaitées. Pour ces produits spécifiques vous pouvez les acheter prêts à l’emploi avec le bon dosage.
Mortier prêt à l’emploi : une alternative pratique
Si le dosage du mortier vous semble complexe, vous avez des alternatives pour vous faciliter la tâche. Optez pour du mortier prêt à l’emploi, vendu en sacs de différents volumes.
Ces mortiers prêts à l’emploi sont déjà dosés et mélangés. Il vous suffit d’ajouter l’eau de gâchage indiquée sur le sac pour obtenir un mortier prêt à l’emploi. Ce type de mortier offre un gain de temps considérable, mais est plus coûteux que la réalisation de votre propre mortier.
Ces mortiers prêts à l’emploi sont disponibles en plusieurs types (ciment, chaux, bâtard) et peuvent être utilisés pour les travaux de maçonnerie qui vous concernent.